Cortège(s), c’est l’histoire de Marion, dix-sept ans, dont le coeur s’arrête de battre,et qui s’effondre, inanimée, en plein mouvement social, lors d’une manifestation à Paris, entre la place d’Italie et la place de la Nation.

Celle de Meurey, qui se trouve devant la porte de Viviane, la mère de Marion, le soir même, et qui va devoir s’y coller pour annoncer ce qui semble improbable.
Ce sont les fragments en flash-back d’une histoire d’amour fulgurante entre Marion et Reda.

C’est l’histoire de Yasmina, et de la classe de terminale ES où Marion est scolarisée jusque là, au lycée Villon dans le XIVème arrondissement.

De Charlotte, journaliste que rien ne prédestinait à couvrir un mouvement social, au milieu d’une folle instrumentalisation du décès d’une jeune fille par les médias.
Celle d’Amblard, le proviseur du Lycée Villon, qui rêvait jusque là de vacances en août à Arcachon et qui se retrouve presque seul pour trouver les mots.

L’histoire d’un déferlement sur les réseaux sociaux et dans la rue.

De tous ces cortège(s) que l’on forme pour rompre sa solitude et pour partager sa colère, sa peine, mais aussi, comme une consolation du monde, et oui, pourquoi pas, pour célébrer la vie.
Comment tout ceci bouleverse, modifie les trajectoires individuelles d’une constellation d’identités.
Comment, malgré tout, en faire une ode à la vie pour ceux qui restent.

Comment rendre compte, au théâtre, de la multitude, dans le cadre d’un mouvement social ? D’en conserver le rythme, l’urgence, l’accélération, la condensation du temps ?
Comment rendre compte, au coeur de ce mouvement, des trajectoires singulières d’individus et de leurs inflexions ?

Comment conserver la trace du temps passé et du temps présent ? Des sentiments et de l’émotion vive que provoquent les évènements qui le jalonnent ? Le passage de l’accablement au relèvement, individuel ou collectif ?

J’ai fait le choix, à l’écriture, d’un théâtre de récit et d’adresse directe – ce qui ne signifie pas immobilisme ou oratorio -, entrecoupé de fragments de dialogues. Tenter de trouver la forme et la force d’une histoire à partager de la manière la plus directe possible.

Avec cette matière, nous aborderons le plateau comme une vaste machine avouée à jouer et à dire. Nous utiliserons le plateau comme une page blanche, une toile, sur laquelle seront dessinés et projetés des fragments d’espaces – fragments de plan de rues, brèves vidéo-projections de témoignages ou de matières en surimpressions, pages de réseaux sociaux s’affolant comme en prise directe avec une actualité.

On utilisera la chronologie bouleversée du récit pour donner à voir des fragments de scènes incarnées, en amont ou en aval du moment où elles seront évoquées dans le récit, comme indices ou échos de ce qui s’est ou va se tramer.
On utilisera un espace sonore et chanté réalisé depuis le plateau, à plusieurs moments clés du spectacle.

Les corps seront en mouvement dans une énergie chorale du plateau: ce qui m’a fasciné en réalisant des recherches iconographiques autour de la thématique du spectacle, c’est à quel point tout mouvement social s’écrit, physiquement, avec les corps parlants de ceux qui le constituent. A l’ère de tout virtuel, il y a là, anthropologiquement, quelque chose presque à contre courant des tendances lourdes actuelles.

Il nous faudra retrouver cette énergie sans illustration. Trouver la légèreté sans pathos, rechercher constamment la joie de partager, cette joie sans laquelle aucun mouvement social ne se construit.

Nous n’excluons pas, à l’heure actuelle – deux ans avant la création-, de prévoir une forme disponible en salle, mais également une forme autonome, légère techniquement,toute en proximité avec le public, réalisable dans un lieu non équipé.

Avec l’essentiel du noyau de création du précédent spectacle, formant collectif de création de celui-ci, j’ai très envie de nous permettre, le plus longuement possible, l’élaboration, – avec la confiance réciproque qui est la nôtre – d’une écriture scénique qui ne soit pas prédéfinie en aval du temps de travail.

Texte, Mise en scène

Thierry Simon

Assistanat à la mise en scène

Vincent Arot

Chorégraphie

Vidal Bini

Dramaturgie

Francis Fischer

Espace sonore

Jérôme Rivelaygue

Direction du chant

Hélène Oswald

Scénographie

Antonin Bouvret

Création Lumière

Christophe Mahon

Création vidéo

Antonin Bouvret et Jean-François Pey 

Costumes

Florence Bohnert

Chargée de production

Pauline Hyron

Avec

Sylvie Bazin, Rémi Brenière, Léna Dia, Kadir Ersoy,

Bruno Journée, Hélène Oswald, Sandrine Pirès

Production compagnie La lunette-Théâtre.

Coproductions Relais Culturel de Haguenau, Espace 110 Illzach, Salle Europe Colmar.

Autres coproductions en cours.

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